Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/329

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Vous connoiffez le fond de mon ame, & que je n’ai nul mérite pour vous attirer à moi.

Je reconnois mon indignité & ma bassesse ; je louë & adore vôtre bonté ; je vous rends graces pour tous les effets de vôtre misericorde.

Car si vous me comblez d’honneur & de biens, c’est parce que vôtre inclination vous y porte, & non parce que vous m’en jugez digne ; c’est afin de me faire mieux sentir quelle est la tendresse de vôtre amour & jusques où peut aller vôtre humilité.

Sçachant donc que vous voulez bien en user ainsi, je ne puis dissimuler la joye que j’en ai : tout ce que je crains, c’est que mon ingratitude ne vienne enfin à vous éloigner de moi.

O très-doux Jesus, quelles loüanges, quelles benedictions vous donnerai-je pour une faveur aussi grande, qu’est celle de me donner à manger vôtre sacré Corps, dont les qualitez glorieuses ne se peuvent exprimer.

Mais enfin, que puis-je penser quand je communie, quand je m’approche de mon Seigneur, qui mérite infiniment plus de respect que je ne lui en puis rendre ; quoique je souhaite ardemment de le recevoir avec devotion ?