Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/368

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vers vos enfans, les nourrissez d’un pain delicieux, et qui vient du Ciel ![1]

Certainement il n’est point de peuple, dont les Dieux soient aussi proches de lui, que vous l’êtes de vos Fidèles[2], puisque pour leur consolation, & pour attirer leurs cœurs au Ciel, vous voulez être vous même leur Pain quotidien.

Quelle Nation y a-t-il au monde, qui soit comparable au peuple Chrétien ? quelle créature sous le Ciel est aussi chérie de Dieu qu’une ame sainte, que Dieu même daigne visiter, & nourrir de sa chair glorieuse ?

O faveur inconcevable ! ô bonté immense ! ô amour infini de Dieu envers l’homme !

Mais quel présent ferai-je au Seigneur, en reconnoissance d’un si grand bienfait, d’une si excessive charité ?

Je n’ai rien à lui offrir qui lui soit plus agréable que ce cœur, que je lui donne tout entier, afin qu’il l’unisse très étroitement au sien.

Toutes les puissances de mon ame tressailliront d’allégresse, quand elle sera parfaitement unie à son Dieu.

Alors ce Dieu d’amour me dira : si vous voulez être avec moi, je veux bien être avec vous ; & incontinent je lui repondrai : Seigneur, ayez la bonté de demeurer avec moi ; car je

  1. Antiph. Eccl.
  2. Deut. 4. 7.