Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/376

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui brûle toûjours, & qui ne s’éteint jamais ; une flâme vive, qui en éclairant l’esprit, purifie le cœur ?


CHAPITRE XVII.
De la ferveur avec laquelle il faut recevoir Jesus-Christ dans l’Eucharistie.
Le Disciple.

SEigneur, je desire de vous recevoir avec la même pieté, la même ferveur, & le même amour que vous ont reçu plusieurs de vos Saints, qui ne souhaitoient rien tant que de se rendre agréables à vos yeux par la sainteté de leur vie, & par leur ardente devotion.

O mon Dieu, ô mon amour, tout mon bien, & toute ma beatitude, je brûle d’envie de manger à vôtre Table : tout mon desir est de pouvoir m’en approcher avec le plus grand respect, & avec la plus grande faim, qu’ayent jamais eu, ou ayent pû avoir vos plus zelez serviteurs.

Mais étant fort éloigné de ces sentimens de devotion & d’amour, j’ose neanmoins vous offrir les affections de mon cœur, & vous prier qu’elles tiennent lieu de toutes celles de vos Saints que vous avez si bien reçues, & que je voudrois avoir pour les joindre aux miennes.

Je vous offre aussi toutes les saintes ardeurs, qu’une ame qui soûpire sans cesse aprés vous peut ressentir dans ce divin Sacrement.