Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/81

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choses de la terre, afin qu’en ce terrible moment rien ne vous empêche d’aller droit au Ciel.

Mortifiez presentement vôtre chair, faites penitence, afin qu’en mourant vous ayez une esperance certaine de vôtre salut.

Ah ! insensé que vous êtes, pourquoi vous promettez-vous de vivre long-tems, vous qui ne pouvez vous répondre seulement d’un jour ?

Combien de gens y ont ils été trompez : combien sont morts subitement par des accidens imprévûs ?

Combien de fois avez-vous oüi dire : un tel a été tué d’un coup d’épée ; un tel s’est noyé ; un autre en tombant s’est rompu le cou : un autre s’est étranglé en mangeant ; un autre en jouant est tombé mort sur la place.

L’un a peri par le feu, l’autre par le fer ; celui ci est mort de peste, celui la a été assassiné par des voleurs. Ainsi finissent tous les hommes, & leur vie passe comme une ombre.

Qui se souviendra de vous après vôtre mort ? qui priera pour vous ?

Faites donc, mon frere, je vous en conjure, faites maintenant tout le bien que vous pouvez faire : car vous ne sçavez quand vous mourrez, ni ce que vous deviendrez quand vous serez mort.