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espère. Que cette pensée ranime notre langueur, quand nous nous sentons abattus. « Au milieu de ce grand naufrage du monde, dit saint Chrysostome, une main propice nous jette d’en haut le câble de l’espérance, qui peu à peu retire des flots des misères humaines et soulève jusqu’au ciel ceux qui s’y attachent fortement[1]. »


CHAPITRE L.

COMMENT UN HOMME DANS L’AFFLICTION DOIT S’ABANDONNER ENTRE LES MAINS DE DIEU.

1. Le F. Seigneur mon Dieu, Père saint, soyez béni maintenant et dans toute l’éternité ; parce qu’il a été fait comme vous l’avez voulu, et ce que vous faites est bon.

Que votre serviteur se réjouisse, non en lui-même ni en nul autre, mais en vous seul, parce que vous seul êtes la véritable joie ; vous êtes, Seigneur, mon espérance, ma couronne, ma joie, ma gloire.

Qu’y a-t-il en votre serviteur qu’il n’ait reçu de vous[2], et sans l’avoir mérité ?

Tout est à vous ; vous avez tout fait, tout donné.

Je suis pauvre, dans les travaux, dès mon enfance[3].

Quelquefois mon âme est triste jusqu’aux larmes ; quelque fois elle se trouble en elle-même, à cause des passions qui la pressent.

2. Je désire la joie de la paix, j’aspire à la paix de vos enfants, que vous nourrissez dans votre lumière et vos consolations.

Si vous me donnez la paix, si vous versez en moi votre joie sainte, l’âme de votre serviteur sera comme remplie d’une douce mélodie ; et, ravi d’amour, il chantera vos louanges.

Mais si vous vous retirez, comme vous le faites souvent, il ne pourra courir dans la voie de vos commandements[4] ;

  1. Ps. cxviii, 32.
  2. Ad Theod. Laps. oper., t. I, p. 3.
  3. I Cor. iv, 7.
  4. Ps. lxxxvii, 16.