Page:Kempis - L Imitation de Jesus Christ, traduction Lammenais, edition Pages, 1890.djvu/297

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4. Si donc il ne m’est pas permis de puiser à la plénitude de la source, et de m’y désaltérer parfaitement, j’approcherai cependant ma bouche de l’ouverture par où s’écoulent les eaux célestes, afin d’en recueillir au moins une petite goutte pour apaiser ma soif, et ne pas tomber dans une entière sécheresse.

Et si je ne puis encore être tout céleste et tout de feu, comme les Chérubins et les Séraphins, je m’efforcerai pourtant de m’animer à la piété, et de préparer mon cœur, afin qu’en participant avec humilité à ce Sacrement de vie, je reçoive au moins quelque légère étincelle de ce feu divin.

Bon Jésus, Sauveur très saint, suppléez vous-même, par votre bonté et votre grâce, à ce qui me manque, vous qui avez daigné appeler à vous tous les hommes, en disant : Venez à moi, vous tous qui êtes accablés de travail et de douleur, et je vous soulagerai[1].

5. Je travaille à la sueur de mon front, mon cœur est brisé de douleur, le poids de mes péchés m’accable, les tentations m’agitent, une foule de passions mauvaises m’enveloppent et me pressent ; et il n’y a personne qui me secoure, qui me délivre, qui me sauve, si ce n’est vous, Seigneur mon Dieu, mon Sauveur, entre les mains de qui je me remets, et tout ce qui est à moi, afin que vous me protégiez et me conduisiez à la vie éternelle.

Recevez-moi pour l’honneur et la gloire de votre nom, vous qui m’avez préparé votre corps et votre sang pour nourriture et pour breuvage.

« Faites, Seigneur mon Dieu, mon Sauveur, que ma ferveur et mon amour croissent d’autant plus, que je participe plus souvent à ce divin mystère[2]. »

RÉFLEXION.

Jésus-Christ, près de quitter la terre, promit à ses disciples de leur envoyer l’Esprit consolateur[3] : et c’est ce divin Esprit qui

  1. Matth. xi, 28.
  2. Oraison de l’Église.
  3. Joann. xiv, 26.