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chemin de longue étude ; nous en donnerons un extrait fort court. C’est toujours la même morale, ce sont toujours les mêmes réflexions et les mêmes préceptes. On va juger que ce ne sont pas toujours d’aussi agréables descriptions.





CHAPITRE PREMIER.

Premièrement, dit Christine, comment son esprit fut transporté.

« Ja passé avoie la moitié du chemin de mon pélerinage comme un jour de la vesprée me trouuasse pour la longue voie lassée et desireuse de hebarge et comme j’y fusse paruenue par appetit de repos après la reffection nécessaire a vie humaine prise et recues es dites graces et me recommandant à l’auteur de toutes choses, entrai en lit de repos uauaillable, et comme tot après mes sens liés par la pesanteur du somme, me suruint merueilleuse vision en signe d’estrange presage. Tout ne soie mie Nabuchodonosor, ne Scipion, ne Josephe ; ne sont point veez les secrès du Très-Hault aux bons simples. D’auis m’estoyt que mon esperit laissoit son corps et par exemple tout ainsi que maintefoyx en songe ma semble que mon corps en lair volasse,