Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/119

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En relevant l’erreur commise par M. Muret, je ne suis guidé par aucune espèce de malveillance ; tous les acteurs du drame héroïque dont j’ai parlé sont morts depuis longtemps, et moi-même, arrivé à la fin de ma carrière, je n’ai besoin de rien. Mais, par des allusions récentes à des faits anciens, amené à raconter ce qui est arrivé à ma famille pendant la Révolution, je ne pouvais passer sous silence une circonstance importante qui laissait une sorte d’équivoque sur la vie de mon père. Je dois encore ajouter, pour corroborer mes affirmations, qu’à la pacification de 1800, mon père, en qualité de chef de division, se rendit à Rennes pour traiter avec le général Brune. J’ai l’acte entre les mains.

En 1798 et pendant une partie de l’année 1799, mon père avait donc été envoyé dans le pays de Dinan pour former une division. Ma mère, de son côté, demeura sans cesse préoccupée de la délivrance de sa sœur, et M. Le Gris de l’organisation et de l’armement des cinq divisions des Côtes-du-Nord. Si l’on ajoute à toutes ces préoccupations les expéditions continuelles dirigées tantôt contre les colonnes mobiles doublées des Faux-Chouans, tantôt contre les petites villes où il était indispensable de ne pas laisser s’établir de garnisons, on comprendra facilement l’impossibilité dans laquelle on s’était trouvé