Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/126

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Saint-Brieuc, puis, accusant son courage, on le surnomma le général Casa-Peura.

Ce général, avant comme après cette affaire, sut prouver cependant qu’il ne connaissait pas la peur ; mais, dans des cas semblables, il faut toujours une victime expiatoire, et l’on choisit pour ce rôle un vieux capitaine ayant conquis tous ses grades sur les champs de bataille ! La vérité, la voici : tout le monde fut surpris, et la résistance fut impossible. Toutefois, si bien combinée que fût cette entreprise, il était difficile qu’elle n’entraînât pas quelques malheurs, cela va de soi.

On a beaucoup parlé de la mort de M. Poulain-Corbion, commissaire du Directoire exécutif. J’ai toujours entendu raconter que cette mort avait été purement accidentelle, comme celle de quelques autres personnes : il fut tué à quatre heures du matin, en sortant de sa maison. Une voix prudente lui cria de rentrer ; mais, au lieu de suivre cet avis, s’élançant dans un sens opposé, il fut atteint de plusieurs balles et tomba, sans être connu de ses assaillants et sans avoir été signalé à leurs coups. La sommation et le colloque dont on a parlé au sujet de cette rencontre sont complètement imaginaires. Les chefs des pelotons étaient des hommes honorables, ne tuant pas à