Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

frir un pareil joug et à ne pas redouter de tels adversaires, comme aussi à se procurer le matériel nécessaire à une défense énergique.

Bientôt une foule d’hommes considérables se réunirent à lui. Avant que les républicains eussent eu le temps de se reconnaître, on s’empara d’abord des dépôts d’armes existant dans les petites villes. De la poudre et des balles furent fabriquées dans tous les manoirs, et vingt communes, répondant à l’appel de M. du Boishardy, s’organisèrent immédiatement : elles furent pourvues de chefs et d’armes, et les villes voisines ne tardèrent pas à être complètement bloquées.

Dans ces circonstance[sic] pressantes, MM. Le Gris du Val et de Kerigant, habitant alors ensemble le château de Boscenit, peu éloigné du Boishardy, se joignirent à l’intrépide chef. Ils avaient déjà, un instant, pris part au mouvement de l’Ille-et-Vilaine, sous M. du Boisguy. Ils participèrent, dans les Côtes-du-Nord, aux premières entreprises, sur lesquelles je ne m’étendrai pas, ne voulant point faire une histoire de la Chouannerie ; d’ailleurs, ces premiers coups de main furent plutôt une préparation à une résistance sérieuse que des actes de guerre, pour lesquels, du reste, les royalistes n’étaient pas organisés.