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pour Rennes, emportant la pièce indispensable. Elle choisit pour défenseurs MM. Lanjuinais et Le Grand, avocats très distingués du barreau rennais.

Comme la copie de ce fameux jugement, le mémoire des honorables avocats fut rédigé avec une remarquable célérité, sans recourir aux mêmes moyens qu’à Saint-Brieuc, car les dignes défenseurs ne voulurent rien recevoir.

Ce mémoire, que j’ai entre les mains, se termine ainsi : « Délibéré à Rennes, le 28 messidor, an 6, »[sic] c’est-à-dire, environ huit jours après la condamnation. Il est écrit par les deux avocats : M. Le Grand discute les faits, et M. Lanjuinais déduit les conclusions.

Ne pouvant reproduire ce mémoire de vingt-huit pages, je crois utile cependant de transcrire l’opinion de M. Lanjuinais à la suite de l’exposé de M. Le Grand :

… « Je soussigné, qui a vu ce mémoire et une expédition en forme du jugement du 17 messidor, présent mois, estime : 1° que, particulièrement à l’égard du citoyen Le Gris et de son épouse, et du citoyen Garnier-Kerigant, le moyen de révision tiré de l’incompétence est bien fondé. C’est ce qu’on va prouver pour chacun de ces trois accusés.

» Il est impossible à des Français dignes de la