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peintre. L’exclusion de ce tableau reste pour moi la plus incompréhensible des erreurs du jury.

M. Charles Comte diffère essentiellement de Millet. Il aime les costumes fidèles, une action, un fait historique, simple fait de chronique, nettement indiqué, une combinaison de scène habile, des expressions justes, des personnages qui agissent, qui représentent une époque, et tout ce qu’il aime, il a l’art de nous de montrer.

Ce sont là de grandes qualités mais elles ne suffisent pas encore. Pour émouvoir, il faut que les figures qui s’agitent sur la toile soient vraies autrement que par leurs costumes. M. Comte dessine bien et ne compromet pas son système par une fausse application. Mais ce qui manque dans ses tableaux, c’est le style, c’est la vie particulière qui anime tous les personnages avec l’âme même du peintre. Le bric-à-brac de l’histoire, que l’on me permette cette expression triviale, le préoccupe beaucoup plus que l’esprit des temps qu’il veut nous montrer. Son Alain Chartier, par exemple, ressemble beaucoup plus à une scène d’un drame historique montée avec beaucoup de luxe, qu’à une scène poétique de l’histoire.

Alain Chartier était un auteur de marque du quatorzième siècle. Il a été regardé comme un