Page:Kipling - Au hasard de la vie, trad. Varlet, 1928.djvu/283

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les camarades de son fils… si on peut lui envoyer une lettre.

— Tu es un génie, dit Horse Egan. Comme de juste non, elle ne les laissera pas périr. Je voudrais que cette guerre cruelle soit finie, et que nous nous retrouvions à la cantine. Parole, on devrait pendre le général par le ceinturon de sa propre épée de parade, pour nous avoir fait travailler en ne buvant que de l’eau.

Les Mavericks étaient en général de l’avis de Horse Egan. Ils s’empressèrent donc d’en finir avec leur travail le plus tôt possible, et leur activité fut récompensée par une paix inattendue. « Nous voulons bien combattre les fils d’Adam, dirent les hommes de la tribu, mais non les fils d’Ebliz, et ce régiment-là ne reste jamais tranquille à la même place. Rentrons donc chez nous. » Ils rentrèrent chez eux et « ce régiment-là » se retira pour conspirer sous la direction de Dan Grady.

Excellent comme sous-ordre, Dan échoua totalement comme chef responsable… peut-être parce qu’il se laissa trop influencer par l’avis du seul homme du régiment qui fût capable de fabriquer toutes sortes d’écritures. Le même courrier qui portait à la mère de Mulcahy à New-York une lettre du colonel lui racontant avec quelle vaillance son fils avait combattu pour la Reine, et qu’à coup sûr il l’eût recommandé pour la Croix de Victoria s’il avait survécu, emportait une missive signée, j’ai le regret de le dire, du même colonel et de tous les officiers du régiment, affirmant leur bonne vo-