Page:Kipling - Histoires comme ça pour les petits, trad Humières et Fabulet, 1903.djvu/157

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Alors l’Aîné des Magiciens fit un Sortilège de la main droite, de tous les cinq doigts de la main droite, et, crois-tu, Mieux Aimée, voici que Pau-Amma devint de plus en plus petit, jusqu’à ce qu’il n’y eût plus qu’un petit crabe vert qui nageait le long de la pirogue en criant d’une toute petite voix ;

— Donnez-moi mes ciseaux !

Et la petite fille le cueillit et le mit dans la paume de sa petite main brune et l’assit au fond de la pirogue et lui donna ses ciseaux qu’il brandit dans ses petits bras, les ouvrant les fermant et les faisant claquer, et disant :

— Je peux manger des noix. Je peux casser des coques. Je peux creuser des trous. Je peux grimper aux arbres. Je peux respirer dans l’air sec et me faire un Pusat-Tasek sous chaque pierre. Je ne me savais pas si important. Kun ? (Est-ce bien ?)

Payah kun, dit l’Aîné des Magiciens. Et il rit et lui donna sa bénédiction ; et le petit Pau-Amma se laissa tomber du bordage de la pirogue dans l’eau ; et il était si petit qu’il aurait pu se cacher à l’ombre d’une feuille morte sur la terre ou d’une coquille vide au fond de la mer.

— Cela fut-il bien fait ? dit l’Aîné des Magiciens.

— Oui, dit l’Homme. Mais maintenant il faut