fait dire cet énorme mensonge à ta femme ? Car c’est ta femme, sans doute.
Le Papillon regarda Suleiman-bin-Daoud et vit que les yeux du Roi Très Sage scintillaient comme des étoiles par une nuit de gel et il prit son courage à deux ailes, et il mit la tête de côté et dit :
— Ô Roi, règne à jamais. Oui, c’est bien ma femme ; et les femmes, tu sais ce que c’est.
Suleiman-bin-Daoud sourit dans sa barbe et dit :
— En effet, je sais, petit frère.
— Il faut les tenir de manière ou d’autre, dit le Papillon ; et elle s’est disputée avec moi toute la matinée. J’ai dit cela pour la faire rester en paix.
Et Suleiman-bin-Daoud dit :
— Puisse-tu réussir. Retourne à ta femme, petit frère, et j’écouterai ce que tu lui diras.
Dare-dare, le Papillon se renvola vers sa femme qui pouffait derrière une feuille et qui lui dit :
— Il t’a entendu ! Suleiman-bin-Daoud t’a entendu !
— S’il m’a entendu ! dit le Papillon. Certes, qu’il m’a entendu ! Je voulais qu’il m’entende.
— Et qu’est-ce qu’il t’a dit ? Oh ! qu’est-ce qu’il t’a dit ?
— Eh bien, dit le Papillon en s’éventant avec beaucoup d’importance, ceci est entre nous, ma chère (en