Page:Kipling - Le Livre de la jungle, illustré par de Becque.djvu/279

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jeunesse, et retournons à nos lignes. Bonne nuit, Australie. Au revoir, à la parade demain, je suppose ? Bonne nuit, vieille balle de foin ! — Tâche, une autre fois, de ne plus me frapper, hein ? Bonne nuit, Double-Queue ! Si vous nous dépassez sur le terrain, demain, ne trompetez pas. Cela dérange l’alignement.

Billy, le Mulet, s’en alla clopinant, de son pas à la fois boiteux et martial de vieux militaire ; la tête du cheval de troupe vint fouiller dans ma poitrine, et je lui donnai des biscuits tandis que Vixen, qui est la plus vaine des petites chiennes, lui contait des mensonges au sujet des douzaines de chevaux que nous possédions, elle et moi.

— Je vais à la parade demain dans mon dog-cart, dit-elle. Où serez-vous ?

— À la gauche du second escadron. C’est moi qui règle le pas pour toute la troupe, ma petite dame, répondit-il poliment. Maintenant, il me faut retourner auprès de Dick. Ma queue est toute crottée et il lui faudra deux heures de grosse besogne pour me panser avant la manœuvre.


La grande revue des trente mille hommes au complet avait lieu dans l’après-midi, et Vixen et moi nous occupions une bonne place, tout près du vice-roi et de l’amir d’Afghanistan. Celui-ci, coiffé d’un haut et gros bonnet d’astrakan noir, portait une grande étoile de diamants au milieu. La première partie de la revue fut superbe, et les régiments défilèrent vague sur vague de jambes se mouvant toutes ensemble et de fusils tous en ligne, jusqu’à nous brouiller les yeux. Puis la Cavalerie déboucha au son du