Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/210

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aux écuries, faire semblant d’avoir l’aile brisée, et laisser Nagaina vous donner la chasse jusqu’à ce buisson. Il me faut aller à la melonnière, et si j’y allais maintenant, elle me verrait.

Darzee était un petit compère dont la cervelle emplumée ne pouvait tenir plus d’une idée à la fois ; et sachant que les enfants de Nagaina naissaient dans des œufs, comme les siens, il ne lui semblait pas, à première vue, qu’il fût juste de les détruire. Mais sa femme était oiseau raisonnable, elle savait que les œufs de cobra voulaient dire de jeunes cobras un peu plus tard ; aussi s’envola-t-elle du nid, et laissa-t-elle Darzee tenir chaud aux bébés et continuer sa chanson sur la mort de Nag. Darzee, en quelques points, ressemblait beaucoup aux hommes.

Elle voleta près du fumier, sous le nez de Nagaina, et gémit :

— Oh ! j’ai l’aile cassée !… Le petit garçon de la maison m’a jeté une pierre, et l’a cassée.

Puis elle se mit à voleter plus désespérément que jamais.

Nagaina leva la tête et siffla :

— C’est vous qui avez averti Rikki-tikki quand