Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/258

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sant à cette salle de bal. Ils l’ont agrandie avec leurs pieds. Je l’ai vu. Kala Nag m’a pris avec lui, et j’ai vu. Même, Kala Nag a les jambes très fatiguées.

Petit Toomai se renversa en arrière et dormit tout l’après-midi, et dormait encore au crépuscule ; et, pendant qu’il dormait, Petersen Sahib et Machua Appa suivirent la trace des deux éléphants, sur un parcours de quinze milles à travers les montagnes. Petersen Sahib avait passé dix-huit ans de sa vie à prendre des éléphants, et il n’avait qu’une seule fois jusque-là découvert une semblable salle de bal. Machua Appa n’eut pas besoin de regarder deux fois la clairière pour voir ce qui s’était passé, ni de gratter de l’orteil la terre compacte et battue.

— L’enfant dit vrai, prononça-t-il. Tout cela s’est fait la nuit dernière, et j’ai compté soixante-dix pistes qui traversent la rivière. Voyez, Sahib, où l’anneau de fer de Pudmini a entamé l’écorce de cet arbre ! Oui, elle était là aussi.

Ils s’entre-regardèrent, puis leurs yeux errèrent de haut en bas ; et ils s’émerveillèrent : car les coutumes des éléphants dépassent la portée d’esprit d’aucun homme noir ou blanc.

— Quarante-cinq années, — dit Machua Appa,