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la course de printemps

Et Mowgli suivit, pensif.

En toute autre saison, l’annonce de pareille nouvelle eût attroupé toute la Jungle, les poils du cou hérissés ; mais, durant ces jours, ils étaient absorbés en chasses, en combats, en tueries et en chansons. Frère Gris courait de l’un à l’autre, criant :

— Le Maître de la Jungle retourne à l’Homme. Venez au Rocher du Conseil !

Et les bêtes, heureuses, répondaient distraitement :

— Il reviendra aux chaleurs de l’été. Les pluies le ramèneront au gîte. Viens courir et chanter avec nous, Frère Gris.

— Mais, le Maître de la Jungle retourne à l’Homme, répétait Frère Gris.

— Eee — Yoawa ? Le Temps du Nouveau Parler en vaut-il moins pour cela ? répondirent-ils.

Aussi lorsque Mowgli, le cœur gros, monta à travers les rochers — il se rappelait chacun d’eux — jusqu’à la place où on l’avait apporté au Clan, il ne trouva que les Quatre, Baloo, que l’âge avait rendu presque aveugle, et le lourd Kaa au sang glacé, roulé autour du siège vide d’Akela.

— Ta trace finit donc ici, Graine d’Homme ? —