Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/122

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mine avec tous tes boutons arrachés, et la clique en face de toi, marchant en rond sur un rythme lent. Nous sommes tous deux du premier rang, Jack et moi, quand le régiment forme le carré. Crénom, tu aurais belle mine. « Le Seigneur nous l’a donné, le Seigneur nous l’a repris… Doucement ! ne cognez pas le cercueil… Que béni soit le nom du Seigneur », nasilla-t-il en une parodie évocatrice.

— Mullins ! qu’est-ce que c’est que Mullins ? dit Learoyd avec lenteur. J’en mènerais toute une compagnie, de Mullins… les mains derrière le dos. Ainsi donc, Mulvaney, ne fais pas l’idiot.

— Vous n’avez pas été punis pour ce que vous n’aviez pas fait, vous, et tournés en dérision ensuite. C’est pour moins que cela que les Tyrone prétendaient envoyer O’Hara en enfer, au lieu de le laisser y aller à son propre choix, quand Rafferty a tiré sur lui, riposta Mulvaney.

— Et qui est-ce qui a empêché les Tyrone de le faire ? lui demandai-je.

— Ce vieil idiot qui regrette de n’avoir pas cinglé ce porc de Mullins.

Sa tête retomba de nouveau. Quand il l’eut relevée, il se secoua et posa ses mains sur les épaules de ses deux compagnons.

— Vous m’avez délivré du démon, avec ce bout de marche, les gars, dit-il.