Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/123

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Ortheris fit jaillir le culot brasillant de sa pipe sur le dos de son poing velu ; et comme Mulvaney poussait un juron :

— On dit que l’enfer est plus chaud que ça, dit-il. Sois-en averti. Regarde là-bas (et il désigna un temple en ruines de l’autre côté de la rivière). Moi et toi et lui (il m’indiqua d’un hochement de tête) nous étions là ce jour où j’ai fait une sacrée exhibition de moi-même. Vous et lui m’avez empêché de continuer… et j’étais simplement désireux de déserter. Tu fais une exhibition de toi-même bougrement plus grosse à présent.

— Ne vous occupez pas de lui, Mulvaney, dis-je ; Dinah Shadd s’opposera encore un bout de temps à ce que vous vous fassiez pendre, et vous n’avez pas non plus l’intention d’essayer. Écoutons l’histoire des Tyrone et d’O’Hara. Rafferty l’a tué pour avoir batifolé avec sa femme. Qu’est-ce qui s’est passé avant ça ?

— Il n’est de pire idiot qu’un vieil idiot. Vous savez que quand je raconte vous pouvez faire de moi tout ce que vous voulez. Ai-je dit que je prétendais arracher le foie à Mullins ? Je nie l’accusation, de crainte que notre Ortheris ne me dénonce… Attrape ! Vous voudriez me voir me jeter à l’eau, hein ? Tranquillise-toi, mon petit homme. En tout cas Mullins ne vaut pas l’ennui d’une parade de