Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/131

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« Mais Vulmea continue :

« — O’Hara tombera, et avant que la lampe soit rallumée, il y en aura cinq ou six d’entre nous sur la poitrine de Mulvaney, criant à l’assassin et à la violence. Le lit de Mulvaney est près de la porte du fond, et avant de le renverser on aura placé sous lui le fusil fumant. Nous savons, comme tout le régiment, que Mulvaney a répondu insolemment à O’Hara plus que n’importe lequel de nous. Y aura-t-il aucun doute en conseil de guerre ? Est-ce que douze braves militaires iraient jurer la mort d’un bon garçon tranquille et d’humeur douce comme l’est Mulvaney… avec sa ligne à la craie autour de son lit, et qui nous menace de mort si nous la dépassons, comme nous pouvons l’attester en toute vérité ?

« — Sainte Marie Mère de Grâce ! que je pense en moi-même, voilà ce qui s’appelle avoir le bras fougueux et des poings pour s’en servir ! Oh ! les ignobles capons !

« Je suais à grosses gouttes, car j’étais hébété par la boisson et n’avais pas tous mes esprits à moi. Je restai immobile et les entendis s’exciter à jurer ma mort en se faisant des contes et rappelant toutes les fois où j’avais mis ma marque de fabrique sur l’un ou l’autre, et ma parole, je les avais presque tous honorés de cette distinction. Toujours en combat