Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/132

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loyal d’ailleurs, car jamais je ne levais la main sur eux, sauf quand ils m’y provoquaient.

« — C’est très bien, que dit l’un d’eux, mais qui va se charger de tirer ?

« — Qu’importe ? que dit Vulmea. C’est Mulvaney qui aura tiré… devant le conseil de guerre.

« — Entendu, que dit l’homme, c’est Mulvaney. Mais à qui sera le doigt qui va presser la détente… dans la chambrée ?

« — Qui s’en charge ? que dit Vulmea, en regardant autour de lui.

« Mais du diable si quelqu’un lui répondit.

« Ils commencèrent à discuter. À la fin, Kiss, grand joueur de « cinq-pille », leur dit :

« — Consultez les cartes !

« Et ouvrant sa tunique il en tire un jeu graisseux. Tous adoptèrent la proposition.

« — À toi de faire ! que dit Vulmea, en lâchant un juron retentissant, et que la noire malédiction de Shielygh retombe sur celui qui ne fera pas son devoir comme l’auront dit les cartes. Amen.

« — C’est Jack le Noir qui décide, que dit Kiss, en distribuant.

« Jack le Noir, monsieur, je dois vous l’expliquer, c’est l’as de pique, lequel de temps immémorial a été intimement associé aux idées de bataille, meurtre et mort subite.