Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« — Qu’est-il arrivé de mal à Hogan, sergent ? que je dis.

« — De mal ? que dit le sergent armurier. Je lui ai montré, comme si j’étais sa mère, la façon de démonter un ’tini, et il le démonte vite et proprement. Je lui dis de le remonter et de tirer une cartouche à blanc dans la fosse de tir pour voir s’il restait de la poussière dans la rainure. Il le fait, mais il oublie de remettre la clavette de culasse mobile, et comme de juste en tirant il reçoit la culasse qui s’échappe net. Heureux pour lui que ce n’était qu’à blanc… à pleine charge il avait l’œil emporté.

« Je pris un air à peu près aussi malin qu’une tête de cabillaud bouilli.

« — Comment ça, sergent ? que je dis.

« — Comme ceci, maladroit, et tâchez de ne pas le faire, qu’il dit.

« Là-dessus il me montre un modèle en coupe… la culasse fixe ouverte pour laisser voir l’intérieur… et il avait tant de plaisir à grogner qu’il me démontra deux fois de suite comment Hogan avait fait.

« — Et cela vient de ne pas connaître l’arme dont vous êtes pourvu, qu’il dit.

« — Merci, sergent, que je dis ; quand j’aurai encore besoin de renseignements, je reviendrai vous trouver.