Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/283

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arriva en voltigeant par la fenêtre — du Vieux de la Montagne — le chef de toute la Foi — expliquant la manifestation dans le plus beau des langages et s’en attribuant tout l’honneur à lui-même. L’Anglais, disait la lettre, n’y était pas du tout. Ce n’était qu’un vulgaire renégat sans puissance d’ascétisme, incapable même de soulever une table par la force de la volonté, et encore moins de projeter à travers l’espace une horde de chats. Toute l’opération, au dire de la lettre, était purement orthodoxe, manœuvrée et sanctionnée par les plus hautes autorités que connût la Foi. On se réjouit beaucoup de l’apprendre, car quelques-uns des fidèles les plus faibles, voyant qu’un profane qui avait travaillé dans une voie indépendante, pouvait créer des chatons, alors que leurs propres gouvernants n’avaient jamais dépassé la vaisselle — et la vaisselle cassée, encore ! — montraient des velléités de couper au court par leur propre chemin. Bref, il y avait menace de schisme. Une seconde adresse fut libellée pour l’Anglais, commençant ainsi : « Ô railleur incrédule » et finissant par un choix d’anathèmes empruntés aux rites de Mizraim et de Memphis, et à la Fulmination de Jugana, lequel fut un « cinquième degré », sous le nom de qui se cacha jadis un ambitieux « troisième degré ». Comparée à la Fulmination de Jugana, une excom-