Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/38

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allèrent, et on éteignit les lumières. Pour vous expliquer la théorie de leur fuite, comme on dit à l’école de peloton, il vous faut savoir qu’après que cette idiotie d’Amoureux était finie, il y avait un autre petit bout de pièce appelé Couples… je ne sais trop quel genre de couple. La demoiselle jouait là-dedans, mais pas l’homme. Je soupçonnais qu’il irait à la gare avec le fourniment de la demoiselle à la fin de la première pièce. C’était ce fourniment qui me chiffonnait, car je savais que, pour un capitaine, aller se balader à travers l’Empire avec Dieu sait quel trousseau sur le bras était abominable, et peut-être pire que de baisser pavillon, au sujet de ce qu’on dirait après.

— Arrête, Mulvaney. Qu’est-ce qu’un trousseau ? demanda Ortheris.

— Tu n’es pas civilisé, mon gars. Quand une fille se marie, tout son fourniment et sa parure constituent son trousseau, c’est-à-dire sa dot. Et c’est la même chose quand elle décampe, même avec le plus grand scélérat inscrit sur les rôles de l’armée.

« Je fis donc mon plan de campagne. La maison du colonel était à trois bons kilomètres de là. « Dennis, que je dis à mon sergent-major, si vous m’aimez, prêtez-moi votre charrette, car j’ai le cœur brisé et les pieds endoloris de trotter tout le