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en Europe. On trouvera après ces notes un petit traité sur la naissance et la vie de S’âkya mouni, traduit du mongol.

Le livre BodhimœrNom garkhoï todorkhoï toli, cité par Pallas (Sammlungen über die Mongolischen Voelkerschaften, tom. II, Pag. 9) dit : « Plus de mille ans après l’accomplissement de la course terrestre de S’âkya mouni, vivait le premier roi du Tubet, appelé Kusun saltou. Vingt-six générations après lui, naquit le roi Totori Nianchal, et après cinq autres générations, Srong bdzan gambo. À cette époque, le roi de la Chine, Nogon Dara-iïn aboun (ou le père de la Dara Eke verte), reconnut la divinité de S’âkya mouni. Le roi du pays de Bhalbo (ou Népal), Tsagan dara iïn aboun (ou le père de la Dara Eke blanche), avait reconnu l’image de Djoo Aktchiba, et lui avait, comme le roi de la Chine, élevé un temple. Le roi de Tubet envoya deux ambassadeurs, Ananda et Tônmi Sambhôd’a, dans l’Enetkeh (l’Inde), pour y faire chercher le livre divin Soudour Nogooda. C’est alors qu’une splendeur éclatante se répandit sur le Tubet ; car c’est par Tônmi Sambhod’a et Ananda que la sainte loi y fut apportée, et que tout le genre humain fut éclairé de cette lumière. Cinq générations après le dernier roi mentionné, naquit Tisrong lTe bDzan. Sous son règne, la loi fut répandue par les traductions en diverses langues faites par les mers de sainteté, Padma Sambhava et Gamla Chila, et les sanctuaires furent illustrés. Cinq générations plus tard, naquit Oussoun sandalitou khan (en tubétain Thi Ralpa yan) qui fit porter de l’Enetkek au Tubet les livres traduits et corrigés par Djinamitra, et illustra, de cette manière, encore plus la gloire divine. Par ces rois et jusqu’à nos jours, la loi divine (en mongol Bourkhan-nom) est devenue toujours plus resplendissante et plus florissante. »

(2) D’après la doctrine des bouddhistes, aucun Bouddha accompli ne renaît sur la terre ; ainsi M.  J. J. Schmidt à S.-Pétersbourg paraît avoir raison quand il se déclare contre ceux qui ont cru que le Dalaï lama était une incarnation de l’âme de S’âkya mouni. Il a démontré que, d’après la croyance des Tubétains et des Mongols, ce chef de la hiérarchie bouddhique est réputé être une incarnation (Avalokita esvara, appelé en tubétain Djian rai zigh vang tchoug, en mongol Khomchim bodhisatwâ, et en chinois Kouan chi in. Nous ne nions pas ce fait ; cependant nous avons été étonné de trouver le contraire dans le texte même de l’histoire mongole de Sanang Setsen khoug taïdji, publiée par M.  Schmidt, On y lit à la page