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printemps de l’année Namzoung[1] ou du dragon de fer, par la fosse de l’os du bras de sa mère. Un de ses premiers noms d’enfant fut Chonou dondoub. Jusqu’à l’âge de vingt-neuf ans il aida son père dans le gouvernement, puis il épousa une princesse ornée des 84000 perfections imaginables, et soutint avec ardeur la religion dans le royaume. Il ne laissa, cependant, passer aucune occasion pour approfondir la nature et la condition de l’homme. Ayant la coutume de parcourir tous les jours le palais de son père, il se rendit aux quatre portes principales, orientées d’après les quatre points cardinaux, d’où il observa les quatre parties du monde et la vanité de toutes les choses qu’il contient. Il aperçut en premier lieu le malheur de la naissance ; en second, celui de l’âge ; en troisième, le malheur des maladies, et en quatrième, celui de la mort. Il reconnut, par conséquent, la profondeur de la mer des quatre misères des êtres créés. Atterré par ce qu’il aperçut, le fils du roi demanda un jour à ceux qui l’accompagnaient, s’ils voyaient aussi tout cela. Leur réponse fut que c’était précisément le quadruple abîme de la misère, de la naissance, de la vieillesse, des maladies et de la mort. Le fils du roi demanda encore : « Cette misère s’étend-elle sur toutes les créatures, ou seulement sur les habitans de ce pays ? » On lui répondit : « Elle s’étend sur tout le monde et elle l’atteindra

  1. Rabdjoung, Namzoung et plus bas Dongngan et Brou-ak sont les noms d’années d’un cycle tubétain que nous ne connaissons pas encore suffisamment en Europe. — Kl.