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romaine.

Conquête de la Corée.

Introduction du christianisme en Chine.

romain, de laquelle j'ai déjà parlé page 70, apporta en 643 des présents consistant en cristaux de couleur pourpre (rubis) et en émeraudes. L'histoire de la Chine remarque à cette occasion que dans ce temps les Ta chy ou Arabes devinrent puissants et entrèrent dans le pays des Romains. Leur général battit l'armée de ces derniers, et les força à faire la paix et à payer tribut à son maître. Vers la fin du règne de Wen wou ti, une révolution eut lieu en Corée. Kai sou wen, un grand de ce pays, assassina son roi en 642, et fit proclamer le neveu de sa victime. Ce ne fut que deux ans plus tard que l'empereur résolut de punir cet attentat. Il se mit à la tête de ses troupes et entra dans les provinces appartenant aux Coréens. Malgré plusieurs victoires, il fut obligé de faire rebrousser chemin à son armée, qui était sur le point de périr faute de vivres. En 6^8, les Chinois passèrent le Ya lou kiang, qui fait la limite de la Corée proprement dite, et battirent les Coréens. Cette guerre, qui ne finit que sous le successeur de Wen wou ti, se termina en 668 par la soumission totale du royaume de Kao li.

L'expédition contre la Corée fut la dernière que Wen wou ti put entreprendre. La mort surprit ce grand prince à l'âge de cinquante-trois ans. Il avait le premier conçu le projet de mettre son père Li yuan sur le trône, que les derniers rejetons de la famille de Soui occupaient pour le malheur de la Chine. C'est encore lui qui, par ses grandes qualités, a puissamment contribué à exécuter ce dessein, de sorte qu'on peut le regarder comme le véritable fondateur dela dynastie de Thang. Ce monarque joignit un esprit supérieur à une sagesse peu commune. Il était habile littérateur, plusieurs de ses écrits qui existent encore prouvent qu'il ne méritait pas seulement de briller par ses qualités guerrières.

C'est sous le règne de ce grand empereur qu'O lo pen , prêtre nestorien, originaire du Tha thsin ou de l'empire romain, apporta les premières notions de la religion chrétienne en Chine. Il arriva en 635 à Tchhangngan. L'empereur envoya à sa rencontre un des grands de sa cour pour l'amener au palais , fit traduire les livres saints qu'il avait apportés, et se convainquit que la doctrine qu'ils contenaient était véritable et salutaire. Il ordonna en 638 qu'on élevât dans la capitale même un temple de la nouvelle religion , et que vingt et un prêtres y fissent le service divin. Cet événement remarquable est pleinement constaté par le célèbre monument de Tchhang ngan, ou Si ngari fou, qui fut érigé en