Page:Klaproth - Tableaux historiques de l'Asie, 1826.djvu/251

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rendre raison de la fabrication du monument ; car la pierre existe : elle a dix pieds de haut sur cinq de large ; on en a pris des empreintes en y posant du papier transparent après l'avoir enduit d'encre; et la gravure réduite d'une de ces empreintes est à la bibliothèque du Roi, à Paris, et dans d'autres collections de l'Europe. De plus, ce ne sont pas les missionnaires qui l'ont trouvé dans la terre, ce sont des ouvriers chinois qui creusaient les fondements d'une maison particulière ; c'est le gouvernement chinois qui l'a fait relever et placer sur un piédestal, dans un temple d'idoles du voisinage, sans se douter qu'il était la dupe d'une fraude pieuse. Ainsi il avait fallu faire composer cette inscription en chinois , par un lettré gagné à prix d'argent ; y faire ajouter des lignes syriaques par un écrivain habile à tracer le stranghélo, faire bien soigneusement graver le tout sur une pierre , enfouir cette pierre sans qu'on s'en aperçût, diriger les fouilles des maisons de la ville de manière que les ouvriers pussent la retrouver. Que de fourberies, que de soins, que de peines , que de risques même, chez un peuple comme les Chinois. Et dans quel but? Pour établir d'une manière plausible , ce qu'on savait d'ailleurs, qu'aux septième et huitième siècles de notre ère les Syriens avaient construit quelques églises à Si ngan fou, et qu'un certain nombre de Chinois avaient embrassé le nestorianisme. Voilà sans doute un objet peu digne des moyens qu'on était forcé d'employer ; on ne devine pas ce que le catholicisme avait à gagner dans toute cette affaire, ni comment les jésuites pouvaient se trouver récompensés de • leurs peines, en voyant leur inscription placée dans un temple d'idoles au fond de la province de Chen si (1). Hiao ti, Le fils de Wen wou ti monta en 65o sur le trône, sous le titre de Hiao tt.

.Ce prince, ayant conçu une passion violente pour une des dames du palais de son père, l'épousa bientôt, et l'éleva au rang d'impératrice. C'était la fameuse Ou mei, plus connue sous le nom de Ou heou. Cette femme ambitieuse s'empara entièrement de l'esprit du nouvel empereur, qui n'était doué ni du génie ni des grandes qualités de son prédécesseur. Elle gouverna la Chine en L'olfhcou CC souveraine Presque absolue jusqu'à la mort de son époux, arrivée en 683 ;

elle déposa bientôt son propre fils, qui avait succédé à Hiao ti, et monta elle [ocr errors]