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Il bat les rebelles en 883 de J.-C.

Mort de Houang tchhao

Relation de voyageurs arabes sur cette rébellion.

et sur l'invitation spéciale dela cour, il attaqua en hiver 883, les rebelles près de Tchhang ngan, et les défit. Il les chassa à l'est, et les battit encore une fois. Bientôt après il parvint à livrer bataille à Houang tchhao lui-même, le força de quitter la capitale de l'empire, et de se retirer dans le Ho nan. Li khe young vint le chasser de cette province. Le meilleur général des rebelles se rendit alors au prince turc, et augmenta avec ses troupes l'armée impériale, qui marcha à la poursuite de Houang tchhao et le battit de nouveau. Cet homme entreprenant, voyant tout perdu, se donna la mort. Son gendre lui coupa la tête, et se remit, de même que toute sa famille, entre les mains de l'offi- • cier turc qui le poursuivait. Ainsi finit une rébellion qui aurait pu devenir funeste à la famille impériale des Thang, et donner une nouvelle dynastie à la Chine, si les peuplades turques et tatares n'étaient pas venues à son secours.

C'est à dessein que je suis entré dans tous ces détails sur la rébellion de Houang tchhao, qui a préparé la chute totale de la dynastie des Thang. Elle fournit une preuve irrécusable de l'authenticité des relations des deux voyageurs arabes qui ont visité la Chine par mer, dans le IXe siècle de notre ère. Une traduction française de ces relations, faite sur l'original conservé à la bibliothèque du roi, à Paris, avait été publiée en 1718 par l'abbé Renaudot. Comme le contenu de cet ouvrage n'était pas tout-à-fait d'accord avec les récits des missionnaires sur la Chine, on a long-temps douté de sa véracité; on a même cru pendant quelque temps que Renaudot l'avait fabriqué, et que l'original arabe n'existait pas. Cependant il a été retrouvé par M. Deguignes père, qui a donné une courte notice de ce manuscrit.

Abouzeïd el Hassan de Siraf, auteur de la seconde des relations mentionnées, donne les détails suivants de la révolte de Houang tchhao, qu'il appelle Bânchoa : « Un officier considérable, dit-il, mais qui n'était pas de la famille royale, se ré» voltail y a quelque temps.il s'appelait Bânchoa, et il commença d'abord par des » hostilités dans le pays, en portant ses armes en plusieurs endroits au grand dom»mage des habitants; en ayant attiré une partie par ses libéralités, il assembla «quantité de vagabonds et des gens sans aveu, dont il forma un corps de trou» pes assez considérable. Se trouvant ainsi fortifié et en état de tout entrepren»dre, il fit paraître le dessein qu'il avait de se rendre maître de l'empire. Il mar«