Page:Klaproth - Tableaux historiques de l'Asie, 1826.djvu/268

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cha d'abord vers Kanfou (1), qui est une des plus considérables villes de la » Chine, et celle où abordaient alors tous les marchands arabes. Elle est située sur » une grande rivière, à quelques jours de distance de son embouchure: l'eau y est » douce. Ceux de la ville refusèrent d'ouvrir les portes à Bânchoa, ce qui le fit ré» soudre à les assiéger. Le siége dura long-temps; ce fut l'an 264 de l'hegire. En» fin s'étant rendu maître de la ville, il fit passer au fil de l'épée tous les habitants. » Des personnes bien informées des affaires de la Chine assurent que, sans comp»ter les Chinois qu'il fit massacrer en cette occasion, il périt vingt-six mille ma>hométans, juifs, chrétiens et parsis, qui demeuraient dans la ville pour leur » négoce. On a su exactement le nombre de ceux de ces quatre religions qui «périrent alors, parceque les Chinois sont fort soigneux de les compter. Il fit «aussi couper tous les mûriers, et presque tous les autres arbres... Ce ravage est

(1) Kanfou, ou plutôt Kan phou, était l'ancien port de Hang tcheou fou, capitale de la province de Tche kiang. Ce port, autrefois f/iè« florissantes! a présent engorgé parles sables; il se trouve par 3o° a8' lat. N. et 1170 4/ long. E. dans le territoire de Haiyan hian, ville du troisième ordre du district de Kia hingfou; il est éloigné de Hang tcheou fou de deux lieues géographiques à l'E. N. E., et environ a trois lieues au sud de Hai yan hian. Il est situé sur la côte septentrionale de la baie de Sari kiang kheou, formée par l'embouchure du Tche kiang, qui donne son nom à toute la province, et qu'on nomme aussi Thsiang thang kiang. Une petite rivière, venant de Hai yan hian, se jette dans ce port, dont les eaux s'étendent jusqu'à la frontière S. O. du territoire de cette ville ; devant le port se trouve le passage de Wou toumen, entre deux rochers de la baie. Kan phou servait déjà, en 3o6 de notre ère, de mouillage aux navires caboteurs. Sous la dynastie des Thang, vers 720, il y avait une amirauté. Du temps des Mongols en Chine, on y établit un tribunal de commerce, chargé de juger les différends qui pouvaient s'élever entre les négociants arrivés par mer pour y vendre leurs cargaisons. Ce port, jadis si célèbre, a disparu ; il n'en reste quele nom que porte unbourg situé à moitié chemin, entre son ancien emplacement et la ville de Haiyan hian. Il paraît que les négociants et les auteurs arabes étendaient la dénomination de Kan phou ou Kanfou à Hang tcheou fou même : Marco Polo nomme Gampou le port de cette ville. Ce célèbre Vénitien, en parlant de Quinsai, qui est Hang tcheou fou de nos jours, dit : « A vingt-cinq milles E. N. E. de cette ville, se trouve «l'Océan; sur ses bords il y a la ville de Gampou, avec un très beau port, dans lequel arrivent «tous les vaisseaux chargés des marchandises de l'Inde. Le fleuve qui vient de la ville de Quin*sai, forme ce port à son embouchure dans la mer. Les bâtiments de Quinsai y descendent et «remontent journellement pour porter des objets de commerce, qu'on charge sur d'autres «navires qui vont dans les différentes contrées de l'Iode et du Catai. >

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