Page:Klaproth - Tableaux historiques de l'Asie, 1826.djvu/269

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cause que la soie y a manqué, et le commerce qui s'en faisait dans le pays sou»mis aux Arabes a entièrement cessé.

» Après avoir ainsi saccagé et ruiné Kanfou, il s'empara de plusieurs autres vil»les qu'il attaqua l'une après l'autre, sans que l'empereur de la Chine pût s'op» poser à ses progrès. Il s'avança ensuite jusqu'auprès de la capitale appelée » Khoumdân.L'empereur abandonna alors cette ville, et se retira en désordre jus» qu'à la ville de Madhou, qui est sur la frontière du côté de la province de Tubet. • Cependant le rebelle, élevé par des succès si grands, et se trouvant maître du «pays, attaqua les autres villes, qu'il ruina après avoir tué la plus grande partie s des habitants, dans le dessein d'envelopper dans ce carnage général tous ceux de «la famille royale, afin qu'il ne restât personne qui pût lui disputer l'empire. On »sut les nouvelles de ces révolutions, et de la désolation générale de la Chine, » qui dure encore à présent.

» Les choses demeuraient dans cet état, sans que le rebelle eût aucun désavan» tage qui diminuât sa puissance et son autorité. Enfin l'empereur écrivit au roi » de Taghazghaz dans le pays des Turks, avec lequel il avait quelque alliance par » mariage, et lui envoya une ambassade pour le prier de le délivrer du rebelle. » Le roi de Taghazghaz envoya son fils avec une armée fort nombreuse contre le » rebelle, et après plusieurs batailles et des combats presque continuels, il le dé» fit entièrement. On ne sut pas ce que le rebelle était devenu, et les uns croient » qu'il fut tué dans un combat, les autres qu'il mourut d'une autre manière. L'era»pereur de la Chine revint alors à la ville de Khoumdân, et quoiqu'il se trouvât » dans une extrême faiblesse ,et qu'il eût presque perdu tout son courage, à cause »de la dissipation' de ses finances, de la perte de ses capitaines et de ses meilleurs » soldats, et des misères passées, il ne laissa pas de se rendre maître de toutes les » provinces qui avaient été conquises. Il ne toucha pas aux biens des habitants, »mais il se contenta de ce qu'il pouvait avoir entre les mains, et de ce qui restait »de deniers publics. La nécessité l'obligea à se contenter de ce que ses sujets lui » voulurent donner, et de n'exiger rien d'eux que la soumission à ses ordres, sans »les contraindre à lui fournir de l'argent, parceque les rois ou gouverneurs » l'avaient dissipé. »

Les particularités racontées par le voyageur arabe sur cette révolte correspondent parfaitement avec le récit qu'en font les annales de la Chine. Le nom