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tion de l’appétit très forte ; puis la portion de ses principes salins qui a pu être absorbée, produit dans le torrent circulatoire un effet tonique général. Ainsi, son action loin d’offrir le moindre inconvénient, n’a que des avantages. Comme elle porte surtout sur les mouvements intestinaux, qu’elle rend l’énergie, la tonicité à la musculature de l’intestin, elle agit bientôt à de très faibles doses, lorsqu’on continue son emploi et conduit finalement à la restitution complète de la fonction, ce qu’on n’obtient jamais ni avec les purgatifs salins, ni surtout avec les drastiques. Celui qui a une fois commencé avec ces derniers, est obligé de toujours continuer et d’augmenter les doses. Les congestions répétées, provoquées vers l’intestin, engendrent bientôt des hémorroïdes, la congestion du foie et un délabrement complet de la fonction digestive ; et ce n’est pas une mince besogne que d’entreprendre le rétablissement d’un patient qui a fait pendant quelque temps usage des pilules suisses, de celles d’Holloway, de Morisson, ainsi que d’autres bienfaiteurs de l’humanité.

L’eau de Mondorf est donc un excellent purgatif, surtout pour les personnes qui manquent d’appétit ou qui sont affaiblies, épuisées par la longue durée de troubles nutritifs. Elle convient particulièrement au sexe féminin, dont les maladies sont si fâcheusement compliquées par la constipation habituelle. Par la légère transsudation séreuse qu’elle provoque, elle est éminemment applicable aux cas de pléthore abdominale ; elle produit d’un côté une excitation de la circulation embarrassée, et de l’autre une décharge du trop plein, stagnant dans le système de la veine porte. Dans l’obésité qui se complique d’anémie, où les mesures spoliatrices ne sont pas de saison, l’eau de Mondorf trouve encore son emploi. En somme, ce n’est pas la nature spéciale de l’affection qui réclame son emploi comme purgatif, mais c’est plutôt l’état du malade sur lequel on opère.