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contraction vasculaire. Voici un cas typique de cette affection choisie entre les nombreux succès de Mondorf.

Mr X., âgé de 37 ans, doué d’un tempérament cholérique très prononcé, vient à Mondorf pour un délabrement de santé général. Depuis des années, le patient a souffert de mauvaises digestions, mais dans les derniers six mois, ces troubles ont augmenté dans une proportion inquiétante. L’amaigrissement est survenu ; ensuite des essoufflements fréquents ainsi qu’une petite toux sèche ont alarmé la famille, un frère du patient étant mort à la suite de phthisie pulmonaire. Le caractère est souvent d’une irritabilité extrême, et le patient, travailleur infatigable, est incapable de s’occuper sérieusement. Il n’a jamais fait d’excès de table, au contraire, il consacrait une dizaine de minutes à son dîner, et il trouvait encore le temps entre le potage et le bouilli de manipuler des chiffres, de lire des correspondances. Si on lui avait demandé au souper quel avait été le menu du dîner, il eût certes été embarrassé de répondre. Son petit péché était le café, dont il abusait soit pour soutenir ses facultés dans les veilles prolongées, soit pour faire passer le manger. Ailleurs il avait avalé pas mal de drogues et de médicaments qu’il choisissait lui-même, sans trop de discernement, dans le répertoire si riche des stomachiques.

L’état actuel dénote une anémie très-prononcée : pouls misérable, décoloration des gencives, peau sèche exsangue, jaunâtre. L’examen des poumons ne révèle rien de maladif ; l’arrière-gorge est le siège d’un catarrhe chronique auquel on doit imputer la toux sèche qui inquiète tant le patient et l’entourage. Sa langue est grossie, chargée d’un enduit jaunâtre ; peu d’appétit, mais une soif très vive. La matité du foie dépasse le rebord des côtes, et s’étend sur une largeur d’environ 25 centimètres ; c’est sans doute le gonflement énorme du foie qui est cause de la dyspnée, le poumon droit étant gêné dans son excursion. Les digestions sont lentes et laborieuses ; des renvois fréquents de gaz et de liquides aigres à la gorge ; parfois des vomissements ; la constipation est opiniâtre.

En conséquence, il fut conseillé au patient un régime sec, l’abstention complète de café ; puis il recevait deux douches froides (en pluie et avec la lance) par jour ; le jet fut maintenu plus longtemps sur la région hépatique ; l’eau minérale fut prise de jour à autre en purgatif, le reste du temps une demi heure avant le repas pour stimuler l’appétit L’amélioration ne se fit pas longtemps attendre ; au bout de huit jours les digestions s’améliorèrent sensiblement et après la première quinzaine de douches il fut possible de déterminer par la percussion une diminution notable en volume du foie. Au bout de cinq semaines, l’engorgement avait