Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/165

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le comte de Rothbart lui avait fait la cour pendant toute l’année précédente, et que maintes fêtes et tournois avaient été donnés par lui en son honneur. Ils se rappelèrent aussi que leur sœur avait prétendu que la bague qui maintenant se trouvait en la possession du comte s’était perdue à la promenade précisément le jour de la Saint-Rémighius. De manière qu’ils ne doutèrent pas un seul instant de sa culpabilité.

En vain les conjura-t-elle de l’écouter, Rodolphe, enflammé de colère, lui demanda quelle preuve elle pouvait donner de son innocence ; et comme elle répondait en tremblant qu’elle n’avait à alléguer que la pureté de toute sa vie, sa femme de chambre, par un malheureux hasard, s’étant absentée cette nuit même pour aller visiter ses parens, il la repoussa