Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/23

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dre, se jeta à genoux, et faisant sur sa poitrine le signe de la croix, il se mit, ainsi que ses frères, en se frappant le front avec ferveur contre terre, à réciter toute la série des prières qui, peu d’instans auparavant, avaient été l’objet de ses railleries.

» À ce spectacle, la troupe fanatique, se sentant privée de son chef, resta dans l’indécision et l’inaction, jusqu’à la fin du sublime oratorio ; puis, effrayée par les arrestations que le commandant avait fait exécuter de quelques-uns de ses membres, elle ne vit rien de mieux à faire que de s’éloigner aussitôt de la maison de Dieu.

» Le soir, après avoir demandé plusieurs fois vos fils à leur auberge, où ils n’étaient point rentrés, je retournai, plein d’inquiétude, avec quelques amis, à l’église, pour m’infor-