Page:Klumpke - Rosa Bonheur sa vie, son œuvre, 1909.djvu/442

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Nathalie Micas, nous garantissant mutuellement en cas de décès de l’une ou de l’autre afin qu’en cas de ma mort, Mademoiselle Klumpke entrant chez moi ne puisse pas risquer d’être mise à la porte, sans même avoir droit à ce qui lui appartient personnellement, et perdre le bénéfice des dépenses faites sur ma propriété où nous avons le droit, étant libres et célibataires toutes deux, de nous donner par notre travail les jouissances du confortable avec l’argent que nous gagnons par notre travail.

J’ai donc voulu faire les choses avec équité, ainsi que le devais, en garantissant les intérêts de mon amie Mademoiselle Klumpke, étant parfaitement libre de mon bien.

Ensuite, ma famille m’ayant toute ma vie assez mal jugée en mon droit de vivre librement, après avoir d’abord avoir fait mon devoir envers elle et ayant droit après à l’indépendance de toute personne majeure gagnant elle-même sa vie, je n’ai pas voulu insulter la mémoire de mon amie Mademoiselle Micas et à celle de sa mère, mère et fille méritant tous les respects, et laisser penser sur leurs mémoires l’affront du bruit répandu à un moment, lorsque j’ai voulu vivre auprès de ces dames (qu’elles vivaient à mes dépens) et maintenant que j’ai l’occasion de le dire, mon devoir est de dire la vérité parce que ces dames m’ont aidée à payer des dettes à la mort de mon père et que mon amie, Mademoiselle Micas m’a fait son héritière universelle. Je n’ai donc pas voulu, par dignité même pour ma famille, qu’elle puisse plus tard profiter de ce qui me venait de mes amies Mesdames Micas.

J’ai la conscience d’avoir fait mon devoir aussi envers ma tante que j’étais seule à soutenir, en lui faisant une pension de 300 F par mois ; ayant après la mort de mon père, payé les billets et dettes de la famille ; de plus ayant laissé tout l’argent procuré par la direction de l’École de dessin pour les demoiselles dont j’avais eu la succession après mon père et enfin donné jusqu’alors presque tout l’argent que je commençais à gagner avec mes tableaux. Je suis obligée ici de dire tout cela, parce qu’il faut bien que la vérité se sache et que j’ai le devoir de prouver que je suis libre de faire ce qu’il me plaît et de défendre une bonne fois pour toutes l’honneur des autres et le mien.

J’avais aussi le droit après la mort mon cher père, de quitter la famille pour vivre avec Mesdames Micas, et avoir un atelier à moi ; mon frère Auguste s’étant marié et ayant des enfants ne pouvait m’aider ; quant à mon frère Isidore, le plus brave et le plus honnête des hommes, il n’a jamais quitté ma sœur, devenue Mme Peyrol, la femme du fils de notre belle-mère, et par son travail a toute sa vie fait marcher la maison de bronzes exploitée par mon beau-frère Peyrol. Je dois dire encore vant de terminer cette longue lettre justificatrice de ma conduite et de celle de mes amies que j’ai choisies en ma vie, qu’à partir de l’achat de ma propriété de By, ma sœur, ainsi qu’il était juste, a toujours été, ainsi que son mari et ses enfants, mes neveux, reçue toujours de mon mieux, leur donnant l’hospitalité la meilleure qu’il m’est été été possible d’offrir.

Je n’ai donc rien à me reprocher envers ma famille et j’ai pensé que maintenant, j’avais le droit de vivre pour moi et de disposer à mon gré de mon bien personnel, n’ayant eu ni enfants, ni tendresse pour le sexe fort, si ce n’est pour une franche et bonne amitié pour ceux qui avaient toute mon estime.