Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/26

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serait trop long, et parfaitement inutile d’exposer ici tout ce qui concourut à faire échouer cette tentative. J’y reviendrai, si je termine jamais le travail que j’ai entrepris pour faire passer sur notre scène, un sujet fort beau sans doute, mais qui présente les plus grandes difficultés.

Le drame Das Kind der Liebe (l’Enfant de l’amour, ou le Fils naturel) est connu de presque toute l’Europe. Il passe pour une des meilleures pièces de Kotzebue, et se joue très-souvent en Allemagne, en Hollande et ailleurs. On y rencontre plusieurs traits lancés contre le clergé et la noblesse, ce qui prouve que l’auteur fut long-temps séduit par les principes dangereux qu’il a ensuite combattus avec tant d’énergie.

Bien des gens ont trouvé au héros de la pièce un ton trop déclamateur. On lui reproche de se permettre des expressions dures et offensantes envers son père après l’avoir reconnu. Cela peut être vrai ; mais l’auteur n’a pas voulu peindre un homme parfait, et l’on peut supposer que Frédéric, malheureux dès sa naissance, n’a point appris, dans son métier de soldat, à adoucir par l’usage du monde et la réflexion, la fougue de son caractère. On doit d’ailleurs faire grâce à ce défaut en faveur du rôle neuf au théâtre et très-difficile du baron de Wildenheim ; de belles scènes entre celui-ci et M. Erman ; du caractère aimable et naïf d’Amélie ; des développemens heureux du cœur humain dans le rôle de