Page:Kouprine - Sulamite.djvu/125

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Sept jours s’étaient écoulés depuis que Salomon, le roi-poète, le roi-sage, avait introduit dans son palais la pauvre vierge, rencontrée un matin à l’aube, dans la vigne. Et pendant ces sept jours, le roi s’était enivré de cet amour, sans jamais pouvoir s’en rassasier. Pareil au rayonnement du soleil, un grand bonheur illuminait son visage.

Les nuits alors étaient claires et tièdes, de véritables, de douces nuits d’amour ! Sur une couche en peaux de tigre, Sulamite nue, était couchée. À ses pieds le roi, le cœur inondé de bonheur, remplissait de vin doré de Méréotis sa coupe d’émeraude, et tout en buvant à la santé de sa bien-aimée, il lui contait d’étranges légendes, toutes pénétrées de sagesse antique. La main posée sur la tête de son ami, Sulamite l’écoutait, caressant doucement ses noirs cheveux bouclés.