Page:Kouprine - Sulamite.djvu/130

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112 SULAMITE qu’ils aiment, mais à deux d’entre eux seule- ment Dieu envoie l'amour. Et lorsque là-bas, sur un lit de verdure, entourée de cyprès et de cèdres, tu t’es donnée à moi, de toute mon âme _j’ai rendu grâce à l’Eternel qui m'avait accordé cette faveur. Une autre fois encore, Sulamite lui dit: --Je sais bien que tu as été aimé de toutes les femmes, car il n’est pas possible de te voir sans t’aimer. Du fond de son pays, la reine de Saba était venue te trouver. Il paraît que de toutes les femmes qui aient jamais vécu sur terre, elle était la plus belle et la plus sage. Comme dans un songe, je revois ses caravanes. Je ne sais quel attrait m’a, dès ma plus tendre enfance, toujours poussé vers les chars des grands seigneurs. Je n’avais en- core à cette époque, que sept ou huit ans. Je revois, couverts de leurs housses de pourpre et chargés de lourds fardeaux, ses chameaux avec leur harnachement d0ré;je me souviens des mulets avec leurs grelots d’or entre les oreilles gje me rappelle les singes si drôles dans leurs cages d’argent et les superbes