Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/446

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il n’éprouvait ni amitié, ni amour pour les personnes avec lesquelles il entretenait des rapports. Il n’éprouvait de satisfaction que lorsqu’il était dans le rôle actif et qu’on le manustruprait. Une fois l’acte accompli, il n’avait que du mépris pour l’individu. Quand, avec le temps, le personnage lui inspirait de l’estime, il cessait les relations. Plus tard, il lui fut indifférent de se masturber ou d’être masturbé. Quand il se masturbait lui-même, il pensait toujours à la main des hommes sympathiques qui l’onanisaient. Il préférait les mains dures et rugueuses.

Le malade croit que, sans la séduction, il se serait dirigé dans les voies de la satisfaction naturelle de l’instinct génital. Il n’a jamais éprouvé de l’amour pour son propre sexe, mais il s’est plu à l’idée de cultiver l’amour avec des hommes. Au commencement il a eu des émotions sensuelles en face de l’autre sexe. Il aimait à danser ; il se plaisait avec les femmes, mais il regardait plutôt leur corps que leur figure. Il avait eu aussi des érections en voyant une femme sympathique, il n’a jamais essayé de faire le coït, car il craignait l’infection ; il ignore même s’il serait puissant en présence d’une femme. Il croit que tel ne serait pas le cas, car ses sentiments pour les femmes se sont refroidis, surtout depuis cette dernière année.

Tandis qu’auparavant, dans ses rêves érotiques, il avait des représentations d’hommes et de femmes, plus tard, il ne rêvait plus que de rapprochements avec des hommes. Il ne peut se rappeler d’avoir, ces années dernières, rêvé de rapports sexuels avec une femme. Au théâtre, ce sont toujours les figures féminines qui l’intéressent, de même au cirque et au bal. Dans les musées, il se sent également attiré par les statues masculines et féminines.

Le malade fume beaucoup, boit de la bière, aime la compagnie des messieurs, est gymnaste et patineur. Les manières fates lui ont toujours été odieuses ; il n’a jamais eu le désir de plaire aux hommes, mais plutôt le désir de plaire aux dames.

Il ressent péniblement son état actuel, l’onanisme ayant pris trop d’empire. L’onanisme qui, autrefois, était inoffensif, montre maintenant ses effets nuisibles.

Depuis le mois de juillet 1889, il souffre de névralgie des testicules ; la douleur se fait sentir surtout pendant la nuit ; il a souvent des tremblements la nuit, (irritabilité réflexe exagérée) : le sommeil ne le repose pas ; le malade s’éveille avec des douleurs dans les testicules. Il est maintenant porté à se masturber plus