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En affirmant qu’elle peut se produire aussi à la suite de l’intoxication par les cantharides, on paraît se baser sur une confusion avec le priapisme. La sensation voluptueuse qui se manifeste au début dans le priapismus ab intoxicatione cantharidis[ws 1] se change bientôt en une sensation contraire. Le satyriasis et la nymphomanie sont des états morbides psycho-sexuels aigus.

Il existe du reste des cas qu’on pourrait non sans raison appeler des cas chroniques de satyriasis ou de nymphomanie.

Il faut classer dans cette catégorie de malades les hommes qui, dans la plupart des cas, après l’abusus Veneris[ws 2], surtout par la masturbation, souffrent de neurasthenia sexualis, mais ont en même temps un libido sexuel très développé. Leur imagination est, de même que dans les cas aigus, surchauffée, leur âme remplie d’images malpropres, de sorte que les choses même les plus sublimes y sont souillées par des images et des scènes cyniques.

Les pensées et les désirs de ces gens ne visent que la sphère sexuelle, et, comme leur chair est faible, ils arrivent, aidés par leur imagination, aux plus grandes perversités sexuelles.

On peut appeler nymphomanie chronique les états analogues chez les femmes, états qui mènent naturellement à la prostitution. Legrand du Saulle (La folie, p. 510) rapporte des cas intéressants qui évidemment ne peuvent s’expliquer autrement.


MÉLANCOLIE

La conscience et l’humeur du mélancolique ne sont pas favorables à l’éveil des instincts sexuels. Cependant il arrive parfois que ces malades se masturbent.

Dans les cas que j’ai observés personnellement, il s’agit toujours de malades tarés et qui, avant leur maladie déjà, s’étaient adonnés à la masturbation. L’acte ne paraissait pas être motivé par la satisfaction d’une excitation voluptueuse ;

  1. priapisme par intoxication aux cantharides
  2. abus de luxure