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mités. Il présente constamment de l’analgésie générale. En prison il fut tout d’abord hors de lui à cause de la honte et du déshonneur qu’il causait à sa famille ; il s’accusait d’être le plus mauvais des hommes et de mériter la punition la plus grave.

Jusqu’à l’âge de dix-neuf ans, G… s’est satisfait par l’auto-masturbation et la masturbation mutuelle : il a aussi une fois onanisé une fille. À partir de cette époque, employé dans un café, il était à la vue de la clientèle féminine tellement excité qu’il en avait souvent de l’éjaculation. Il souffrait presque continuellement de priapisme et, comme l’affirmait sa femme, il en perdait le sommeil, malgré le coït. Depuis sept ans, il avait, à plusieurs reprises, exhibé et s’était exposé nudatus[ws 1] en présence de feminis vicinis[ws 2].

En 1883, il a conclu son mariage par amour. Les devoirs conjugaux ne suffisaient pas à ses besoins excessifs. Par moments, son excitation sexuelle devenait si violente qu’il en avait des maux de tête, qu’il paraissait troublé, comme s’il était ivre, étrange, et incapable de faire son service.

Se trouvant dans cet état le 12 mai 1887, il avait deux fois, à de courts intervalles, exhibitionné devant des dames dans les rues de Paris. Depuis, il livre un combat désespéré contre ses penchants morbides qui l’obsèdent presque constamment ; à la fin de cet état il était toujours sombre, consterné, et il pleurait alors des nuits entières. Toutefois, il recommençait toujours. Rapport médical : preuve de dégénérescence héréditaire avec idées obsédantes et impulsions irrésistibles (perversion délirante du sens génital). Acquittement. (Magnan, Arch. de l’anthropologie criminelle, T. V, no 28).


Observation 175. – Br…, vingt-sept ans, de mère névropathe et de père alcoolique, a un frère qui est ivrogne et une sœur qui est hystérique. Quatre parents proches du côté paternel sont des ivrognes ; une cousine est hystérique.

Il pratiqua, à partir de onze ans, l’onanisme, tantôt solitaire, tantôt mutuel. À partir de l’âge de treize ans il eut un penchant à exhibitionner. Il essaya dans l’urinoir d’une rue, en éprouva un bien-être voluptueux, mais eut des remords bientôt après. Quand il essayait de combattre son penchant, il sentait une angoisse violente et un serrement à la poitrine. Étant soldat, il avait souvent l’obsession de montrer, sous divers prétextes, sa mentulam[ws 3] aux camarades.

  1. nu
  2. femmes dans le voisinage
  3. son pénis