Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/530

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Cette fois on le soumet à un examen médical qui ne put constater aucun trouble mental. Trois ans de travaux forcés.

Après avoir purgé cette peine, série de nouvelles exhibitions.

Cette fois, l’examen a donné les résultats suivants.

Le père a souffert d’alcoolisme chronique et, dit-on, avait commis le même genre d’actes d’impudicité. La mère et une sœur sont atteintes d’une maladie de nerfs ; toute la famille était d’un tempérament violent.

X… souffrit de crises épileptiques à partir de sept ans jusqu’à dix-huit ans. À l’âge de seize ans, premier coït. Plus tard, gonorrhée et prétendue syphilis. Dans la période suivante, rapports sexuels normaux jusqu’à l’âge de vingt et un ans. À cette époque il était souvent obligé de passer devant un préau ; à l’occasion il satisfaisait son besoin d’uriner et il arrivait que des enfants poussés par la curiosité le regardaient.

Incidemment, il s’aperçut que ces regards curieux l’excitaient sexuellement et lui donnaient de l’érection et même de l’éjaculation. Il trouva alors plus de plaisir à ce genre de satisfaction sexuelle, devint de plus en plus indifférent au coït ; il ne se satisfaisait que par l’exhibition qui envahissait toutes ses pensées et dont il rêvait même dans ses pollutions. Il lutta contre ce penchant mais en vain ; sa résistance devint de plus en plus faible. Il était pris avec une telle puissance qu’il n’avait plus d’égards pour rien, qu’il ne voyait ni n’entendait plus rien autour de lui, qu’il était complètement « sans raison, comme un taureau qui veut de sa tête enfoncer un mur ».

X… a un crâne d’une largeur anormale ; pénis petit ; le testicule gauche est atrophié. Le réflexe patellaire manque. Symptômes de neurasthénie, surtout neuro-cérébrale. Pollutions fréquentes. Les rêves ont la plupart pour sujet le coït normal, et rarement l’exhibition devant des petites filles.

Quant à ses actes sexuels anormaux, il affirme que le penchant à chercher et à attirer des filles vient chez lui en première ligne, et ce n’est que lorsqu’il a réussi, earum intentionem in sua genitalia nudata transferre, erectionem et ejaculationem fieri[ws 1] ; pendant l’acte il ne perd pas conscience. Après il est toujours mécontent de l’avoir commis et il se dit, quand il n’a pas été pris en flagrant délit, « qu’il a encore une fois échappé au procureur ».

En prison il n’a plus ce penchant ; là il n’est tourmenté que par des rêves et des pollutions. Quand il est en liberté il cherche chaque jour l’occasion de se satisfaire par l’exhibition. Il don-

  1. à s’introduire volontairement dans son sexe dénudé, d’y avoir une érection et d’y éjaculer