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et épisodiquement, à ses heures de liberté, il a encore des rapports avec l’autre sexe.

Sa perversité sexuelle n’est ni primitive ni inaltérable. Il commence par la pédérastie et finit éventuellement par d’autres pratiques sexuelles qui sont encore possibles malgré la faiblesse du centre d’érection ou du centre d’éjaculation. Son désir sexuel, quand il est à l’apogée de la puissance, n’est pas pour la pédérastie passive, mais pour l’active. Toutefois il consent, par complaisance ou par rapacité d’hétaïre masculin, à se prêter à la pédérastie passive ; parfois c’est aussi un moyen de stimuler sa puissance en voie d’extinction afin de pouvoir de temps en temps encore accomplir la pédérastie active.

Une chose bien dégoûtante que nous devrions mentionner encore c’est la pædicatio mulierum[ws 1] et même uxorum[ws 2][1], selon les circonstances.

Des débauchés accomplissent ces actes d’un goût particulier sur des filles vénales ou même sur leurs épouses. Tardieu cite des exemples d’hommes qui, en dehors du coït régulier avec leurs épouses, faisaient de temps en temps la pédication. Parfois la crainte de provoquer une nouvelle grossesse peut pousser l’homme à cet acte et décider la femme à le tolérer.


Observation 193 (Pédérastie imputée mais non prouvée. Renseignements puisés dans le dossier.) – Le 30 mai 1888 le docteur chimiste S… a été dénoncé par une lettre anonyme adressée à son beau-père comme entretenant des rapports immoraux avec le fils du boucher G…, jeune homme âgé de dix-neuf ans. On remit au docteur S… la lettre. Indigné du contenu de cette missive, il alla trouver son supérieur hiérarchique qui lui promit de procéder discrètement dans cette affaire, de s’informer auprès de la police des propos qui couraient dans le public et de ce qu’on en disait en général.

Le 31 mai au matin, la police arrêta le jeune G…, qui était atteint

  1. Comparez Tardieu, Attentats, p. 198 ; Martineau, Deutsche med. Zeitg., 1882, p. 9 – Virchow, Jahrbuch, 1881, p. 553 – Coutagne, Lyon médical, no 35, 36.
  1. sodomisation des femmes
  2. des épouses