Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/174

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entendons par révolution, ils nous ont toujours donné raison ; ils répondaient que nos idées sont précisément les leurs.




Eh bien, voici ce que nous avons dit aux paysans, et ce que nous ne cesserons de leur dire :

« Autrefois, le sol appartenait aux Communes, composées de ceux qui cultivaient la terre eux-mêmes, de leurs bras. Mais, par toutes sortes de fraudes, la force, l’usure, la tromperie, les spéculateurs ont réussi à s’en emparer. Toutes ces terres qui appartiennent maintenant à monsieur un tel et à madame une telle, étaient autrefois terres communales. Aujourd’hui, le paysan en a besoin pour les cultiver et pour se nourrir, lui et sa famille, tandis que le riche ne les cultive pas lui-même et en abuse pour se vautrer dans le luxe. Il faut donc que les paysans, organisés en Communes, reprennent ces terres, pour les mettre à la disposition de ceux qui voudront les cultiver eux-mêmes.

» Les hypothèques sont une iniquité. Pour vous avoir prêté de l’argent, personne n’a le droit de s’approprier la terre, puisqu’elle n’a de valeur que grâce au travail accompli par vos pères lorsqu’ils l’ont défrichée, lorsqu’ils ont bâti les villages, fait les routes, desséché les marais ; elle ne produit que grâce à votre travail. L’International des paysans se fera donc un devoir de brûler les titres d’hypothèques et d’abolir à jamais cette institution odieuse.

» Les impôts qui vous écrasent sont dévorés par des bandes d’employés, non seulement inutiles, mais