Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/199

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cœur ! » Le parlementarisme n’inspire que le dégoût à ceux qui l’ont vu de près.

Mais, ne pourrait-on pas l’améliorer ? Un élément nouveau, l’élément ouvrier, ne lui infuserait-il pas un sang nouveau ? — Eh bien, analysons la constitution même des Assemblées représentatives, étudions leur fonctionnement, et nous verrons que nourrir ces rêves, c’est aussi naïf que de marier un roi avec une paysanne dans l’espoir de retrouver une génération de bons petits rois !


III


Les vices des Assemblées représentatives ne nous étonneront pas, en effet, si nous réfléchissons, un moment seulement, sur la manière dont elles se recrutent et dont elles fonctionnent.

Faut-il que je fasse ici le tableau, si écœurant, si profondément répugnant, et que nous connaissons tous — le tableau des élections ? Dans la bourgeoise Angleterre et dans la démocratique Suisse, en France comme aux États-Unis, en Allemagne comme dans la République Argentine, cette triste comédie n’est-elle pas partout la même ?

Faut-il raconter comment les agents et les Comités électoraux « forgent », « enlèvent », canvass une élection (tout un argot de détrousseurs de poches !), en semant à droite et à gauche des promesses, poli-