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LA GUERRE




Le spectacle offert en ce moment par l’Europe est bien triste à voir, mais il est aussi très édifiant. D’une part, un va-et-vient de diplomates et de courtiers qui s’augmente à vue d’œil chaque fois que l’air commence à sentir la poudre sur le vieux continent. On fait, on défait des alliances ; on marchande, on vend le bétail humain pour s’assurer des alliés. « Tant de millions de têtes que notre maison garantit à la vôtre ; tant d’hectares pour les paître, tels ports pour exporter leur laine ! » et c’est à qui saura le mieux duper les autres dans ces marchés. C’est ce que l’on appelle en jargon politique de la diplomatie.

D’autre part des armements à n’en plus finir. Chaque jour nous apporte de nouvelles inventions pour mieux exterminer nos semblables, de nouvelles dépenses, de nouveaux emprunts, de nouveaux impôts. Criailler patriotisme, faire du chauvinisme, souffler les haines internationales, devient le métier le plus