Page:Kropotkine - L Entraide un facteur de l evolution, traduction Breal, Hachette 1906.djvu/288

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étendirent leurs fonctions dans diverses directions, comprenant la vente des produits agricoles et l’amélioration permanente des terres. Ainsi dans le Midi de la France, les ravages du phylloxéra ont fait naître un grand nombre d’associations de viticulteurs : de dix à trente vignerons forment un syndicat, achètent une machine à vapeur pour pomper l’eau, et organisent les installations nécessaires pour inonder leurs vignobles à tour de rôle[1]. Des associations toutes nouvelles, pour garantir les terres des inondations, pour l’irrigation, pour entretenir les canaux, se forment continuellement, et l’unanimité des paysans de la région, unanimité requise par la loi, n’est pas un obstacle. Ailleurs nous trouvons les fruitières, c’est-à-dire, des associations laitières, dont quelques-unes partagent le beurre et le fromage produits en parties égales, sans égard au rendement de chaque vache. Dans l’Ariège nous trouvons même une association de huit communes distinctes pour la culture en commun des terres, qu’elles ont réunies. Dans le même département des syndicats pour l’assistance médicale gratuite ont été formés dans 172 communes sur 337 ; des associations de consommateurs surgissent en rapports avec les syndicats ; et ainsi de suite[2]. « Une vraie révolution a lieu dans nos villages,

    de vesce contenaient 11 pour 100 d’une herbe vénéneuse (nielle) ; une farine pour engraisser les bestiaux contenait 36 pour 100 de sulfates, et ainsi de suite.

  1. A. Baudrillart, loc. cit., p. 309. A l’origine un vigneron entreprenait de fournir l’eau, et plusieurs autres s’accordaient pour s’en servir. « Ce qui achève de caractériser ce genre d’association, c’est qu’il n’existe aucun contrat entre le propriétaire de l’eau et l’acheteur. Tout repose sur la parole donnée ; il n’y a pas eu d’exemple de difficultés entre les deux parties. »
  2. A. Baudrillart, loc. cit., pp. 300, 341, etc. — M. Tersac, président du syndicat Saint-Gironnais (Ariège), écrivit à mon ami à peu près en ces termes : « Pour l’exposition de Toulouse, notre association a groupé les propriétaires de bestiaux qui nous semblaient